13 mai 2013

Ça y est, tu t'en viens !!!


Nous sommes vendredi le 17 août 2012. Il est 9h du matin. Je me réveille (oui je fais la grasse matinée, j’en profite, je n’en ai plus pour longtemps), je suis énervée, j’ai comme une petite boule dans le ventre. J’ai un bon feeling comme on dit ! Je sens que je vais accoucher bientôt… et ce soir, c’est la Nouvelle Lune. Pour plusieurs, ça ne veut pas dire grand-chose. Pour moi, par contre, c’est un signe. Parce que mon travail a commencé le 1e août 2012, alors que c’était la Pleine Lune. Oui, oui… j’ai eu ma première vraie contraction et j’ai perdu mon premier bout de bouchon muqueux à cette date. Alors ce serait spécial que mon travail se termine à la Nouvelle Lune. On s’amuse à t’appeler la Princesse de la Lune. Avoue que ce serait une belle histoire à raconter. Le 17, c’est un beau chiffre ! Plusieurs personnes ont prédit que tu te pointerais le bout du nez le 17 août, car ce chiffre les inspire. D’autres aimeraient bien aussi le 17, car c’est le début de la fin de semaine! Enfin bref, je passe en mode « activation du travail » en me faisant aller sur mon ballon d’exercice! Bong, bong, bong… on saute, on roule, tout ce qu’il faudra pour provoquer des contractions ! Je perds encore des bouts de bouchon muqueux… on ne lâche pas! Il est 10h quand je me décide à aller prendre une marche à l’extérieur… puis soudainement, il se met à pleuvoir très fort tout d’un coup. Sans prévenir ! Et bien, me dis-je, peut-être que je ne dois pas trop m’éloigner de chez moi? À 10h30, mon père m’appelle. Oops c’est vrai il a appelé hier soir et je n’ai pas répondu, car j’étais dans le bain et j’ai oublié de le rappeler. Par chance que je ne suis pas partie prendre une marche, il aurait commencé à s’inquiéter de n’avoir aucunes nouvelles. Il me dit d’installer le programme Skype sur mon ordinateur. C’est super génial, ça permet de faire des conversations vidéos ! Et comme mes parents habitent à une heure de route, ils vont pouvoir voir notre poupounne plus souvent, virtuellement, mais c’est mieux que rien! Je regarde ma liste de choses à faire avant que tu naisses… c’est bon tu sais, tu peux t’en venir quand tu veux ! Ces derniers jours, j’avoue avoir été très ambivalente. Pas que je n’ai pas hâte, au contraire, je ne tiens plus en place ! Mais j’ai peur, probablement. Je me dirige tout droit vers de l’inconnu, vers une expérience tantôt enrichissante, tantôt traumatisante. C’est le bonheur de t’avoir enfin dans mes bras versus le stress de l’accouchement… la joie d’enfin voir ton visage d’ange et te couvrir de bisous versus l’inquiétude quant à mes capacités parentales. Je m’éloigne du sujet… continuons, donc… sur l’heure du dîner, mon copain m’appelle, comme à l’habitude des derniers jours. Cette fois-ci, non pas pour me demander si tout va bien, mais pour me dire qu’il va finir de travailler plus tôt, faute de manque d’ouvrage. C’est une bonne nouvelle.

Vers 3h de l’après-midi, il arrête enfin de pleuvoir. On en profite pour aller marcher un peu. Je sais que plus je reste active, plus j’ai de chances de faire avancer le travail. Surtout que depuis hier, je perds plusieurs bouts de bouchon muqueux et que depuis quelques jours, j’ai des fausses contractions, ce qui est plutôt prometteur en général. Alors, je ne sais pas ce qui nous est passé par la tête, mais on décide de se rendre à pied jusqu’au bureau de poste où sa mère travaille. Je lui demande combien de temps ça va prendre, ce à quoi il me répond environ 45 minutes. Bon, ce n’est pas si pire, je devrais être capable de tougher. Avec mon gros (pas si gros que ça…) bedon de 40 semaines et 4 jours, je m’essouffle beaucoup plus rapidement. Je commence à avoir des douleurs dans le bas ventre et mal au dos. Ça me tiraille… Et je suis en train de me dire : « Mais tu parles d’une idée, toi! Et si je crève les eaux... ! » Nous n’en sommes qu’à mi-chemin et ça fait déjà  45 minutes. Je regarde mon chum, l’air de dire, mais dans quoi tu m’as embarquée! « Oui mais, quand je suis seul, ça me prend ça 45 minutes aller-retour! », me répond-il. Bon, c’est vrai, je ne marche pas très vite. On y est presque. On est à quelques mètres du bureau de poste, quand par miracle, on voit le camion à mon beau-père qui s’en vient sur la route. Il s’arrête et semble trouver très drôle de nous voir tous les deux à pied aussi loin de la maison, moi étant enceinte jusqu’au cou ! Il accepte de nous ramener à la maison en camion. Je suis soulagée, je n’avais vraiment pas envie de me taper un autre 45 minutes de marche.

Je suis vraiment fatiguée. En arrivant à la maison, je me dis que je vais m’étendre un peu sur le sofa… faire une petite sieste. Il est à ce moment 4h30 de l’après-midi. C’est alors que Ludo dit quelque chose de drôle… et en riant, il y a une petite goutte qui coule dans mes culottes. Sur le coup je me dis que c’est surement une petite goutte de pipi. Mais je viens d’aller faire pipi. Alors je me lève et en me levant, ça coule encore un peu. Je retourne à la salle de bain… c’est transparent et gros comme une pièce de 25¢ disons. C’est là que je réalise que c’est peut-être du liquide amniotique. Je dis à mon chum : « Tu penses que ça pourrait être mes eaux que j’ai  crevé? » Aucune idée. On n’a jamais vécu ça ni l’un, ni l’autre. C’est dur à dire… Je ne veux pas m’emballer non plus ou me faire de faux espoirs. Je me renseigne et il paraîtrait que c’est probable que la poche des eaux soit fissurée sans nécessairement que ça coule à flot. Je ne sais pas pourquoi, mais dans ma tête, quand on crevait les eaux, ça coulait abondamment!! C’est ce que j’avais toujours entendu! Ludo me dit d’appeler à l’hôpital pour être certaine. Alors que je cherche le numéro de téléphone, ça se remet à couler, mais alors là, beaucoup plus ! Le temps de me rendre aux toilettes et ma culotte est mouillée au complet, mes shorts aussi un peu. « Ça y est chéri! » - « Hen, quoi? » - « J’ai vraiment crevé mes eaux! » - « Es-tu sérieuse? Qu’est-ce qu’on fait? » C’est ironique comme j’étais tellement fatiguée et soudainement, j’ai tout un regain d’énergie! Je suis encore assise sur la bol et je lui dis d’appeler sa mère… haha! J’entends la conversation et ça me fait bien rire : « Maman, c’est l’heure… » - « L’heure de quoi? » - « L’heure d’y aller! » - « HEN! Aller où? » - « Ben à l’hôpital! » Je l’entends capoter au téléphone. Elle est toute excitée! Enfin, j’appelle à la maternité… ma voix tremble et j’ai la gorge sèche. On me dit de venir, qu’ils vont vérifier si c’est bel et bien du liquide amniotique que je perds, mais qu’il semblerait bien que je vais accoucher dans les prochaines heures. Tout de suite après, j’appelle ma mère à son travail. Elle garde son cellulaire allumé au cas où. Je lui parle et j’ai juste le goût de pleurer. Tout le monde est énervé, mais curieusement, Ludo et moi on est zen. Ou du moins, on a l’air zen. En surface, on est calmes, mais à l’intérieur, le petit cœur se fait aller assez vite merci! On tourne en rond, on fait les cent pas… on regarde la liste de choses à mettre dans la valise pour l’accouchement, elle est presque terminée… il manque les articles de dernière minute. Pendant que mon chéri se charge d’aller les mettre dans la voiture, le téléphone sonne. Les nouvelles vont vite! C’est mon beau-père… ma belle-mère et ma belle-sœur l’ont appelé pour lui demander s’il était au courant. Au courant de quoi? Il venait de nous voir il y a à peine 45 minutes et tout allait bien. Il était un peu mêlé… c’est là que je réalise que j’ai crevé mes eaux à l’heure où on aurait été supposé revenir de notre marche. Quels drôles de hasards aujourd’hui quand même! On s’apprête à partir et puis on voit arriver ma belle-mère. Elle s’est fait remplacer au bureau pour pouvoir nous voir et nous souhaiter bonne chance pour l’accouchement. Au fait, pourquoi souhaiter bonne chance? C’est comme de dire… ouf je te plains, je suis déjà passée par là, je sais ce que tu vas vivre et ô combien tu vas souffrir… c’est assez épeurant! Enfin bref… elle est plus énervée que nous. Je suis quasiment déçue de ma réaction. On dirait que je ne le réalise pas encore… je pars avec mes valises, comme si je partais en voyage. Je fais le tour de la maison une dernière fois… les portes sont barrées, les lumières sont éteintes… ça y est! En franchissant le cadre de porte, je me rends compte que la prochaine fois, nous serons désormais 3. Notre petite famille! Ouf mon cœur bat la chamade. Mes yeux se remplissent d’eau… C’est Ludo qui conduit, moi pas capable. Je ne fais que penser… et je me pose toutes sortes de questions… combien de temps ça va durer, est-ce que je vais souffrir beaucoup, est-ce que je vais être capable de dormir cette nuit, à quoi elle va ressembler, est-ce qu’elle va être en santé, est-ce qu’elle va nous aimer? J’angoisse, mais j’essaie de rester calme et de visualiser positivement. En plus, je n’ai pas eu le temps d’imprimer mon plan de naissance. Sur le coup je me dis : « et merde » et puis finalement, ça se passera comme ça se passera!

On part pour l'hôpital!

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