13 mai 2013

Le bon moment !


Nous sommes à la mi-octobre 2011. Ça fait 2 ans et demi que ton papa et moi sommes amoureux. Nous avons même fêter déjà notre premier anniversaire de fiançailles! Nous sommes actuellement en train de construire notre première maison et nous allons y habiter en décembre. J’ai terminé le cégep, papa a un emploi stable dans la construction depuis plusieurs années et a également un très bon salaire. Je n’ai que 21 ans, mais je suis prête, plus prête que jamais, à avoir un enfant. Je me souviens, en secondaire V, j’avais dit à un de mes professeurs que dans 5 ans j’allais tomber enceinte. Et au début de l’année 2011, je disais à tout le monde que d’ici la fin de l’année, j’allais être enceinte. Alors… qu’est-ce qu’on attend? Mon horloge biologique a plus que sonné ! Je ne me peux plus d’attendre ! Je sais que j’ai la fibre maternelle, les enfants sont une de mes plus grandes passions, je suis prête à me dévouer corps et âme à un petit être. J’ai l’impression que ma vie n’aura pas un très grand sens tant et aussi longtemps que je n’aurai pas d’enfants. Je regarde mon chum droit dans les yeux et j’y vois déjà le meilleur futur papa au monde ! Et puis notre condition de vie actuelle est parfaite pour accueillir notre premier bébé… quoi demander de mieux? =) Alors on fait le grand saut ! On ne met personne au courant… Et je te laisse deviner ce qu’on a bien pu faire de nos soirées à partir de ce moment ! Oui, oui, c’est ça… papa est allé butiner dans la fleur de maman, exact !

Papa et maman qui sont amoureux <3

J’avais prévu le coup ! Alors j’ai arrêter de prendre la pilule contraceptive en mai 2011 pour que d’ici là, l’effet s’estompe. Comble de malheur, je n’ai été menstruée qu’en juillet et puis ensuite, seulement en octobre. On peut appeler ça être très irrégulière, ce qui ne m’était jamais arrivé auparavant. Puis, on est tombés en plein dans le stress des travaux de construction, dans le stress de mes stages… ce qui ne facilite pas les choses pour tomber enceinte. Et je voulais tellement tomber enceinte rapidement que j’ai commencé à me décourager après 3 semaines seulement… je vais consulter un médecin et il me dit qu’avec l’irrégularité de mes cycles et la difficulté de détecter mes périodes d’ovulation, j’ai une chance aux 3 mois de tomber enceinte environ… PAF grosse claque au visage -_-

La jalousie commence à s’emparer de moi chaque fois que je vois une femme enceinte ou un bébé. Pour faire exprès, tout le monde autour de moi (ben les femmes on s’entend) tombent enceintes une après l’autre… plus gros “baby boom” jamais vu ! C’est plus fort que moi, je ne peux m’empêcher de les envier… malgré le fait que je sois contente pour elles… j’en veux à la terre entière !

Je commence à regarder sur Internet toutes sortes de vieux trucs de grand-mère pour tomber enceinte plus rapidement… se relever les jambes après l’acte, manger équilibré, éviter le café, faire du yoga, infusion de sauge, et tout le tralala, il y a même une collègue de travail qui m’a dit d’acheter un petit vêtement de bébé, de l’accrocher après la porte de notre chambre et ne plus y penser ! Bon, alors, je suis prête à faire n’importe quoi! Et oui, je l’ai fait ! Voici le petit cache-couche en question (bleu = garçon.. on met toutes les chances de son bord hi hi hi) !

Cache-couche porte-bonheur!

Là où tout a commencé...


Jour 1 - 6 novembre 2011 :
Un autre test de grossesse… oui je sais, je suis en train de dévaliser la pharmacie ! Je me demande pourquoi j’en ai encore acheté… surprise du siècle : encore négatif… une barre, une seule foutue barre ! Peut-être qu’il est périmé. Des faux négatifs, ça se peut? Bon, on se console comme on peut.

Jour 8 - 13 novembre 2011 :
J’écoute une émission de télé sur… les bébés, évidemment ! Mais je veux vraiment me faire du mal pour rien? C’est 17 ans et maman… et la jeune adolescente-mère décide de faire adopter son enfant. QUOI? Grrrrrrr… la vie est injuste ! Je me met à pleurer… comme un gros bébé, justement. Je suis très émotive ces temps-ci, va savoir…

Jour 12 - 17 novembre 2011 :
Aujourd’hui, c’est la remise des diplômes au cégep. Je regarde Frédérique et je l’envie. Elle est enceinte. Et tout le monde s’intéresse à elle et son bébé. Grrr, chanceuse. Je lui parle, évidemment, de sa grossesse. Elle rayonne. Ce n’était pas attendu, mais c’était voulu… juste pas tout de suite. Finalement, elle et son copain se sont fait à l’idée et ils sont plus heureux que jamais. Franchement, je pense que je suis jalouse… mais très contente pour elle! C’est le moment de porter un toast… évidemment on en profite pour souligner le fait qu’elle est enceinte. « Wow! Félicitations! » Arghhhh, c’est dur. Alors que ma professeure est en train de servir du champagne à tout le monde, sauf Frédérique, bien entendu, je me demande… est-ce que je peux en boire? On s’essaie quand même pour avoir un enfant, si jamais j’étais enceinte… non Marie, tu n’es pas enceinte, c’est dans ta tête. Les tests de grossesse ne peuvent pas se tromper. Alors tant pis, je prends un verre ! On dirait que je culpabilise, et je ne sais trop pourquoi.

Jour 17 - 22 novembre 2011 :
Aujourd’hui, on est allés magasiner. Quelle mauvaise idée ce fût! Mon copain devait me retenir à chaque fois qu’on passait à côté d’un magasin de bébé. « Mais c’est tellement cuuute! » Je ne peux pas résister. Pense à autre chose Marie, plus tu focus sur le fait de vouloir tomber enceinte, plus tu exiges de ton corps, plus tu stresses et moins tu as de chances de l’avoir ce petit bébé. C’est plus facile à dire qu’à faire, ouin! Mais pourquoi est-ce qu’il y a pleins de femmes avec un gros bedon de femme enceinte et de couples qui se promènent avec leur bébé dans la poussette? J’ai hâte de vivre ça moi aussi !

Jour 20 - 25 novembre 2011 :
Déjà un mois avant Noël ! J’aime ça moi faire des décomptes et compter les jours qui me séparent d’un moment attendu… combien de temps encore devrai-je attendre avant de tomber enceinte?

Jour 24 - 30 novembre 2011 :
Je vais probablement finir par tomber enceinte un jour. Alors pour être prête pour le moment venu, je commande un tatouage temporaire à ma cousine. Elle a lancé sa compagnie. Ça s’appelle Bedondi. Le tatouage dit : “Veux-tu être mon papa?” C’est trop mignon. Évidemment, elle me demande, avec un petit sourire, si je n’aurais pas une bonne nouvelle à annoncer par hasard. Malheureusement non, mais je lui dis qu’on s’essaie pour avoir un bébé. Ça a été une des premières à le savoir ! Et puis, je pars aller acheter pleins de petits objets pour confectionner une boîte pour annoncer la nouvelle. Des collants : “Il y a un bébé dans mon ventre!”, “Fille ou garçon?”, “Future maman!”, des lettres qui collent pour écrire “Je suis enceinte”, des marqueurs, des petits coeurs en confettis, des petits bas de bébé, du ruban blanc, bleu et rose, etc. J’ai déjà toute imaginé la scène, ne reste plus qu’à attendre !!

Jour 26 - 1e décembre 2011 :
Mon chum n’arrête pas de me demander ce que je veux pour Noël ! Rien qui s’achète malheureusement… donne-moi un bébé et ce sera le plus beau cadeau que tu ne pourras jamais me faire ! C’est pas compliqué, non ? J’en demande pas tant que ça !!

Jour 28 - 3 décembre 2011 :
Ce matin, c’est notre tradition familiale du temps des fêtes. Nous allons chercher notre sapin de Noël ! C’est à Saint-Cuthbert, aux plantations Fernet. Rendu là-bas, nous embarquons dans un “trailer” conduit par un tracteur, puis nous débarquons dans la forêt enchantée à la recherche du sapin de Noël parfait. Il y en a de toutes les grandeurs et de toutes les grosseurs. Un coup que nous l’avons trouvé, nous crions haut et fort : “Lutinnnnnn!” et ce dernier (un des vrais lutins du Père Noël), vient le couper avec sa scie. Pendant qu’ils s’occupent de l’emballer, nous entrons dans la petite cabane pour se réchauffer avec un bon chocolat chaud et déguster des petites saucisses dans le sirop d’érable. C’est un must! C’est vraiment une journée magique, autant pour les petits que pour les grands ! J’ai vraiment hâte de pouvoir y amener mon enfant… peut-être l’an prochain, qui sait? C’est certain que tant qu’à être en famille, j’aurais bien aimé pouvoir leur annoncer une bonne nouvelle… mais il semblerait que cette bonne nouvelle tarde à arriver. Toujours pas de petit + ! Quoique… j’ai un drôle de feeling, un curieux soupçon ! Je me sens différente. Et aujourd’hui, j’ai commencé à avoir les seins douloureux, ce qui ne m’est jamais arrivé avant. Je suis quasiment certaine d’être enceinte… à 99%… je le sais, je le sens ! Mais je suis ambivalente et je ne veux pas me faire de fausses joies, je préfère ne pas m’emballer trop vite, de peur d’être déçue. Je vais attendre quelques jours avant de repasser un test, et puis j’en aurai le coeur net !

Jour 31 - 6 décembre 2011 :
Je n’ai pas dormi de la nuit… j’ai juste hâte de me lever pour passer un autre test de grossesse. Mais pour la première fois, je ne me fais aucune illusion. Je n’ai aucune attente. Je décide de prendre un test du Dollorama pour ne pas gaspiller celui de la pharmacie qui coûte plus cher. Ça ne sert à rien, de toute façon, il sera négatif. Il est 6 heures du matin, mon amoureux vient de partir travailler. J’ai encore les yeux collés et la vision floue… disons que je ne suis pas habituée à me lever aussi tôt. Je fais pipi dans un petit pot, et oui ! Je prends quelques gouttes du fameux pipi et je les dépose sur le test… et j’attends… la première ligne apparaît très vite, comme à l’habitude… mais… on dirait qu’il y a une deuxième petite ligne… ouf ce n’est pas très clair, vraiment pas évident ! Woah… ça ne se peut pas… je me mets à trembler ! Je dois être en train de rêver… je regarde le test Première Réponse de la pharmacie… qu’est-ce que je fais? Inconsciemment, je le prends, j’ouvre l’emballage, je m’assois sur la toilette et je verse le contenant de pipi sur le test. Ils disent d’attendre 2 minutes avant d’avoir une réponse… j’ai le coeur qui bat la chamade ! Ça ne prend même pas 10 secondes que deux (oui, oui) DEUX lignes apparaissent sur la petite écran. Euh, quoi? Je regarde sur la boîte… 2 lignes, ça veut effectivement dire que c’est positif ! Je me lève d’un bond, ouf ! Je commence à faire les cent pas dans l’appartement… tout ce qui sort de ma bouche c’est : “Oh my God! Oh my God!” rien d’autre… Wow, mais je le suis depuis combien de temps? Puis, je me met à pleurer, de joie évidemment ! J’ai le goût de le crier sur tous les toits… mais je suis seule… mon chum ne revient pas avant plusieurs heures et je veux qu’il soit le premier à être mis au courant. Je me demande alors comment je vais faire pour passer à travers la journée.

Tests de grossesse positifs !!!

Petite boîte surprise
Oh et ça m’a presque sorti de la tête, mais à 8h, je dois aller à notre maison en construction, car quelqu’un doit venir réparer une fenêtre qui s’est brisée. Alors je prépare un sac avec tous les petits trucs que j’ai acheté pour faire la boîte surprise qui servira à annoncer la nouvelle. Je m’assois dans notre future salle à manger et j’essaie de contenir mes émotions. Je décore la petite boîte, j’y met tous les objets, les tests de grossesse… et j’enroule la boîte de rubans blanc, bleu et rose ! ^^ Surprise... il y a un bébé là-dedans... je suis enceinte ! Difficile à croire que je suis réellement en train de faire ça!


De retour à l’appartement, je commence à paniquer. Mon chum va arriver d’une minute à l’autre. Je vais dans la salle de bain et je me colle le tatouage temporaire que j’ai acheté à ma cousine sur le ventre. Ça dit : “Veux-tu être mon papa?” J’entends sa voiture. Oh merde. Je me sens devenir blanche, je suis tout trempe, on dirait que je vais perdre connaissance. Je stresse. Il entre et j’essaie d’avoir l’air le plus normal possible. Je le serre dans mes bras et je le serre vraiment longtemps. Je ne sais pas comment lui dire. Pourtant, il le veut cet enfant-là aussi, on s’essaie depuis plusieurs semaines. Ce n’est pas comme si ce n’était pas prévu. Il me dit : “je m’en vais continuer les travaux à la maison!”. - “Euh non… pas tout de suite.” - “Pourquoi?” - Ça y est, je bégaie. “T’as l’air bizarre, ça va?” - “J’ai une surprise pour toi!” - “Ah oui?” Je voulais lui montrer le tatouage, mais à la place je lui donne la boîte. Il me regarde d’un drôle d’air. “C’est quoi?” - “Ben ouvre-la, nono!” - “Hen!!” … Il est carrément bouché-bée, aucun mot ne sort de sa bouche. Ces quelques secondes m’ont paru une éternité. “Es-tu sérieuse?” - “Ben oui! Je suis enceinte!” - “Wow!” Ses yeux deviennent soudainement pleins d’eau. Les miens aussi. Il m’embrasse. On a jamais eu des sourires aussi gros dans nos visages qu’à ce moment précis. Je lui montre finalement le tatouage. Il n’en revient tout simplement pas ! Il ouvre la fenêtre du salon et crie qu’il va devenir papa ! Hihi… à ce moment-là j’ai su qu’il serait le père parfait pour toi ! On part ensemble à la pharmacie chercher un (troisième) test de grossesse… mais celui qui détermine depuis combien de semaines! Je suis enceinte de 5 semaines déjà !! Tout d’un coup, je me dis… que depuis tout ce temps-là où les tests disaient négatif, où je désespérais, où j’avais des symptômes, où je pensais être rendue folle et où j’enviais tellement mon amie qui était enceinte, je l’étais moi aussi !! Ce n’est que quand mes seins ont commencé à être douloureux que les tests ont fonctionné. Probablement que mon hormone de grossesse n’était pas encore assez forte.

Tatouage temporaire Bedondi

Enfin l'échographie...!


Enfin !!!! 20 longues semaines se sont écoulées depuis le moment ou tu t'es implanté dans mon bedon ! Je n'arrive pas à croire que j'aie pu arriver à attendre aussi longtemps sans virer folle.. moi qui est très impatiente pour ce genre de choses et qu veut toujours tout savoir TOUT DE SUITE ! Et ma mère qui me demandait si ça me tentait de ne pas demander le sexe pour avoir une surprise... une surprise? Tu parles d'une surprise.. comment on fait pour se préparer à l'arrivée de bébé si on ne sait même pas si c'est un garçon ou une fille? Inimaginable, juste.. inimaginable! Pendant ce temps, j'ai eu le temps de faire mes prédictions... tu es clairement un petit garçon ! C'est juste l'évidence même.. mon petit baby boy, mon petit Lucas ! Ça ne peut pas être autre chose ! Mais quand même, nous allons en avoir le coeur net à l'échographie ! J'ai hâte de te revoir ! Tu n'avais que 8 petites semaines et 5 jours quand on t'a vu la première fois, sur une écran, en noir et blanc... tu étais gros comme une arachide.. peut-être pour cela que je t'appelle ma Tite-Peanut hi hi ! Te souviens-tu quand j'ai mis ma main sur mon ventre et que j'ai dit : "donne un petit coup si tu es une fille!" et rien ..... puis : "donne un petit coup si tu es un garçon!" et HOP ! Ça veut tout dire ! En plus que mon beau-père (ton futur grand-père) aurait supposément un don pour le truc de l'aiguille et qu'il me prédit un garçon... une chance sur 2 on dira, mais il ne s'est jamais ô grand jamais trompé ! Alors, voilà ! Ça fait bizarre, on dirait qu'on part se faire confirmer quelque chose qu'on sait déjà... 27 mars 2012, la date tant attendue, le moment de vérité ! Alors c'est parti, je dois me caler un 500 ml d'eau en l'espace d'une heure ! Pour une pipi-minute comme moi, ce ne sera pas une mince tâche ! Mais ça en vaut clairement la peine. Alors je bois, je bois, iglou, iglou.. on arrive à l'hôpital.. et merde, je dois faire la file pour m'inscrire et me faire faire ma carte verte ! Disons que c'est pas le temps... j'ai, comment dire, la vessie on ne peut plus pleine! Je me sers les jambes, je me dandine, j'ai l'air bizarre... et pis tant pis héhé! Je m'assoies dans la salle d'attente et je trouve ça interminable.. sur la feuille c'est écrit que ce ne sont pas tous les bébés qui sont photogéniques.. j'espère que tu le seras ! Parce que devoir attendre encore quelques semaines, ça me tuerait (façon de parler) ! Ça y est, c'est mon tour ! Oufff je suis stressée et fébrile.. aweye j'enfile la belle p'tite jaquette bleu et je m'étends sur le semblant de lit. J'ai plus envie de pipi que j'aurai jamais envie de pipi dans ma sainte vie! La radiologiste me met le gel sur le ventre et pèse avec son petit moniteur... aie aie aie... dès que je te vois sur l'écran, j'oublie tout.. oui, aussi spontanément ! La dame est très gentille, elle prend le temps de nous expliquer quelles mesures elle prend, le pourquoi du pourquoi, elle nous montre tous tes petits organes, qui à notre grand soulagement, fonctionnent tous à merveille, tous tes membres (Dieu merci, tu les as tous), elle nous rassure en nous disant que ton petit coeur bat bien et que tu es en parfaite santé et au final, c'est tout ce qui compte ! N'empêche que mon impatience augmente dangereusement.. et tu sembles déjà être coquin, car tu es très mal placé pour voir ce que tu as entre les jambes! Tu bouges, tu gigotes, tu danses le twist! Je croise les doigts et je te parle pour que tu te places comme il faut.. sinon je t'avertie, tu auras une chambre et du linge jaune, tu l'auras voulu ! Je change de position, je me met sur le côté gauche.. elle cherche, elle cherche.. et elle croit finalement avoir une bonne idée du résultat. DIT-LE QU'EST-CE QUE TU ATTENDS? "Je suis pas mal certaine que vous allez avoir une fille!"... une QUOI?! Elle aura beau chercher longtemps, elle ne trouvera rien, car il n'y a rien entre tes jambes.. une fille.. moi? Pour être sous le choc, je suis sous le choc.. je ne regardais pas le linge de fille, je ne pensais pas à des prénoms de filles, je n'avais même pas imaginé la possibilité que ça pouvait être une fille.. je regarde mon chum : "t'as entendu ça..?" ! On est bouches bés. Je demande à la radiologiste à combien de pourcentage elle est certaine de son affaire.. sa réflexion a passé de "Je pense bien que c'est une fille".. à "J'te dirais que oui c'est vraiment une fille".. à "Attends, non, y'a pas de doutes.. c'est bel et bien une fille à 95%"!

Échographie : Vu de profil, 95% une fille

Soudainement, un énorme sourire béat apparaît sur mon visage... une fille ! Ma petite princesse, mon petit ange, ma cocotte, ma puce, ma poupée, ma chérie, ma poupounne.. la p'tite fille à papa ! L'amour inconditionnel m'envahit et je flotte sur un nuage! À cet instant précis, je n'aurais plus voulu aucun autre résultat.. je vois la vie en rose! :) J'imagine mon chum peindre la chambre en rose, acheter des robes roses, se faire mettre du vernis à ongle et se faire coiffer et je rigole intérieurement... une petite fille, douce, délicate, affectueuse, adorable.. je veux qu'elle s'appelle Alyssa! Oui ! Je t'imagine déjà.. blonde aux yeux bleus, ressemblant à ton papa mais avec de longs cils, mon petit nez et une bouche en coeur ! Mignonne, va! 

C'est une fille ! Alyssa :)

On part tout de suite magasiner ! Premiers achats officiels : un nid d'ange ROSE pour l'hiver et 3 minis caches-couche ROSES trop à croquer! Je suis toute excitée d'annoncer la nouvelle! J'ai l'impression que tout le monde sera surpris ! Et je suis vraiment contente de pouvoir offrir à mes beaux-parents leur première petite-fille.. ce sera leur 3e petit-enfant, mais leur première petite-fille. Effectivement, ils sont comblés de joie.. et aussi très étonnés! Mon beau-père, entêté à avoir raison, pense toujours que la radiologiste s'est trompée hi hi... Mes parents, quant à eux, qui en seront à leur tout début en tant que papi et mamie, sont tous simplement comblés d'avoir un petit-enfant à gâter et à câliner! Et très fiers que ce soit une petite fille, en santé par dessus tout! Ma belle-soeur et son chum sont vraiment heureux qu'il y ait enfin une fille dans la famille, eux qui ont déjà deux garçons. Ils le seront davantage en apprenant que nous leur confierons l'honorable titre et rôle de marraine et parrain. Mon frère est super content d'être le futur oncle d'une petite cocotte! Y'a d'la joie!

Annonce de la nouvelle

On te célèbre au shower de bébé !


SURPRISE!
Notre stationnement!

Jeu : Papa ou maman?
Carrosse en melon d'eau.. wow
 
Le délicieux gâteau rose

Un des cadeaux.. une chaise-haute :)

Séance photo de grossesse
















Ça y est, tu t'en viens !!!


Nous sommes vendredi le 17 août 2012. Il est 9h du matin. Je me réveille (oui je fais la grasse matinée, j’en profite, je n’en ai plus pour longtemps), je suis énervée, j’ai comme une petite boule dans le ventre. J’ai un bon feeling comme on dit ! Je sens que je vais accoucher bientôt… et ce soir, c’est la Nouvelle Lune. Pour plusieurs, ça ne veut pas dire grand-chose. Pour moi, par contre, c’est un signe. Parce que mon travail a commencé le 1e août 2012, alors que c’était la Pleine Lune. Oui, oui… j’ai eu ma première vraie contraction et j’ai perdu mon premier bout de bouchon muqueux à cette date. Alors ce serait spécial que mon travail se termine à la Nouvelle Lune. On s’amuse à t’appeler la Princesse de la Lune. Avoue que ce serait une belle histoire à raconter. Le 17, c’est un beau chiffre ! Plusieurs personnes ont prédit que tu te pointerais le bout du nez le 17 août, car ce chiffre les inspire. D’autres aimeraient bien aussi le 17, car c’est le début de la fin de semaine! Enfin bref, je passe en mode « activation du travail » en me faisant aller sur mon ballon d’exercice! Bong, bong, bong… on saute, on roule, tout ce qu’il faudra pour provoquer des contractions ! Je perds encore des bouts de bouchon muqueux… on ne lâche pas! Il est 10h quand je me décide à aller prendre une marche à l’extérieur… puis soudainement, il se met à pleuvoir très fort tout d’un coup. Sans prévenir ! Et bien, me dis-je, peut-être que je ne dois pas trop m’éloigner de chez moi? À 10h30, mon père m’appelle. Oops c’est vrai il a appelé hier soir et je n’ai pas répondu, car j’étais dans le bain et j’ai oublié de le rappeler. Par chance que je ne suis pas partie prendre une marche, il aurait commencé à s’inquiéter de n’avoir aucunes nouvelles. Il me dit d’installer le programme Skype sur mon ordinateur. C’est super génial, ça permet de faire des conversations vidéos ! Et comme mes parents habitent à une heure de route, ils vont pouvoir voir notre poupounne plus souvent, virtuellement, mais c’est mieux que rien! Je regarde ma liste de choses à faire avant que tu naisses… c’est bon tu sais, tu peux t’en venir quand tu veux ! Ces derniers jours, j’avoue avoir été très ambivalente. Pas que je n’ai pas hâte, au contraire, je ne tiens plus en place ! Mais j’ai peur, probablement. Je me dirige tout droit vers de l’inconnu, vers une expérience tantôt enrichissante, tantôt traumatisante. C’est le bonheur de t’avoir enfin dans mes bras versus le stress de l’accouchement… la joie d’enfin voir ton visage d’ange et te couvrir de bisous versus l’inquiétude quant à mes capacités parentales. Je m’éloigne du sujet… continuons, donc… sur l’heure du dîner, mon copain m’appelle, comme à l’habitude des derniers jours. Cette fois-ci, non pas pour me demander si tout va bien, mais pour me dire qu’il va finir de travailler plus tôt, faute de manque d’ouvrage. C’est une bonne nouvelle.

Vers 3h de l’après-midi, il arrête enfin de pleuvoir. On en profite pour aller marcher un peu. Je sais que plus je reste active, plus j’ai de chances de faire avancer le travail. Surtout que depuis hier, je perds plusieurs bouts de bouchon muqueux et que depuis quelques jours, j’ai des fausses contractions, ce qui est plutôt prometteur en général. Alors, je ne sais pas ce qui nous est passé par la tête, mais on décide de se rendre à pied jusqu’au bureau de poste où sa mère travaille. Je lui demande combien de temps ça va prendre, ce à quoi il me répond environ 45 minutes. Bon, ce n’est pas si pire, je devrais être capable de tougher. Avec mon gros (pas si gros que ça…) bedon de 40 semaines et 4 jours, je m’essouffle beaucoup plus rapidement. Je commence à avoir des douleurs dans le bas ventre et mal au dos. Ça me tiraille… Et je suis en train de me dire : « Mais tu parles d’une idée, toi! Et si je crève les eaux... ! » Nous n’en sommes qu’à mi-chemin et ça fait déjà  45 minutes. Je regarde mon chum, l’air de dire, mais dans quoi tu m’as embarquée! « Oui mais, quand je suis seul, ça me prend ça 45 minutes aller-retour! », me répond-il. Bon, c’est vrai, je ne marche pas très vite. On y est presque. On est à quelques mètres du bureau de poste, quand par miracle, on voit le camion à mon beau-père qui s’en vient sur la route. Il s’arrête et semble trouver très drôle de nous voir tous les deux à pied aussi loin de la maison, moi étant enceinte jusqu’au cou ! Il accepte de nous ramener à la maison en camion. Je suis soulagée, je n’avais vraiment pas envie de me taper un autre 45 minutes de marche.

Je suis vraiment fatiguée. En arrivant à la maison, je me dis que je vais m’étendre un peu sur le sofa… faire une petite sieste. Il est à ce moment 4h30 de l’après-midi. C’est alors que Ludo dit quelque chose de drôle… et en riant, il y a une petite goutte qui coule dans mes culottes. Sur le coup je me dis que c’est surement une petite goutte de pipi. Mais je viens d’aller faire pipi. Alors je me lève et en me levant, ça coule encore un peu. Je retourne à la salle de bain… c’est transparent et gros comme une pièce de 25¢ disons. C’est là que je réalise que c’est peut-être du liquide amniotique. Je dis à mon chum : « Tu penses que ça pourrait être mes eaux que j’ai  crevé? » Aucune idée. On n’a jamais vécu ça ni l’un, ni l’autre. C’est dur à dire… Je ne veux pas m’emballer non plus ou me faire de faux espoirs. Je me renseigne et il paraîtrait que c’est probable que la poche des eaux soit fissurée sans nécessairement que ça coule à flot. Je ne sais pas pourquoi, mais dans ma tête, quand on crevait les eaux, ça coulait abondamment!! C’est ce que j’avais toujours entendu! Ludo me dit d’appeler à l’hôpital pour être certaine. Alors que je cherche le numéro de téléphone, ça se remet à couler, mais alors là, beaucoup plus ! Le temps de me rendre aux toilettes et ma culotte est mouillée au complet, mes shorts aussi un peu. « Ça y est chéri! » - « Hen, quoi? » - « J’ai vraiment crevé mes eaux! » - « Es-tu sérieuse? Qu’est-ce qu’on fait? » C’est ironique comme j’étais tellement fatiguée et soudainement, j’ai tout un regain d’énergie! Je suis encore assise sur la bol et je lui dis d’appeler sa mère… haha! J’entends la conversation et ça me fait bien rire : « Maman, c’est l’heure… » - « L’heure de quoi? » - « L’heure d’y aller! » - « HEN! Aller où? » - « Ben à l’hôpital! » Je l’entends capoter au téléphone. Elle est toute excitée! Enfin, j’appelle à la maternité… ma voix tremble et j’ai la gorge sèche. On me dit de venir, qu’ils vont vérifier si c’est bel et bien du liquide amniotique que je perds, mais qu’il semblerait bien que je vais accoucher dans les prochaines heures. Tout de suite après, j’appelle ma mère à son travail. Elle garde son cellulaire allumé au cas où. Je lui parle et j’ai juste le goût de pleurer. Tout le monde est énervé, mais curieusement, Ludo et moi on est zen. Ou du moins, on a l’air zen. En surface, on est calmes, mais à l’intérieur, le petit cœur se fait aller assez vite merci! On tourne en rond, on fait les cent pas… on regarde la liste de choses à mettre dans la valise pour l’accouchement, elle est presque terminée… il manque les articles de dernière minute. Pendant que mon chéri se charge d’aller les mettre dans la voiture, le téléphone sonne. Les nouvelles vont vite! C’est mon beau-père… ma belle-mère et ma belle-sœur l’ont appelé pour lui demander s’il était au courant. Au courant de quoi? Il venait de nous voir il y a à peine 45 minutes et tout allait bien. Il était un peu mêlé… c’est là que je réalise que j’ai crevé mes eaux à l’heure où on aurait été supposé revenir de notre marche. Quels drôles de hasards aujourd’hui quand même! On s’apprête à partir et puis on voit arriver ma belle-mère. Elle s’est fait remplacer au bureau pour pouvoir nous voir et nous souhaiter bonne chance pour l’accouchement. Au fait, pourquoi souhaiter bonne chance? C’est comme de dire… ouf je te plains, je suis déjà passée par là, je sais ce que tu vas vivre et ô combien tu vas souffrir… c’est assez épeurant! Enfin bref… elle est plus énervée que nous. Je suis quasiment déçue de ma réaction. On dirait que je ne le réalise pas encore… je pars avec mes valises, comme si je partais en voyage. Je fais le tour de la maison une dernière fois… les portes sont barrées, les lumières sont éteintes… ça y est! En franchissant le cadre de porte, je me rends compte que la prochaine fois, nous serons désormais 3. Notre petite famille! Ouf mon cœur bat la chamade. Mes yeux se remplissent d’eau… C’est Ludo qui conduit, moi pas capable. Je ne fais que penser… et je me pose toutes sortes de questions… combien de temps ça va durer, est-ce que je vais souffrir beaucoup, est-ce que je vais être capable de dormir cette nuit, à quoi elle va ressembler, est-ce qu’elle va être en santé, est-ce qu’elle va nous aimer? J’angoisse, mais j’essaie de rester calme et de visualiser positivement. En plus, je n’ai pas eu le temps d’imprimer mon plan de naissance. Sur le coup je me dis : « et merde » et puis finalement, ça se passera comme ça se passera!

On part pour l'hôpital!

Mon récit d'accouchement


Nous sommes arrivés à l’hôpital à 5h30 du soir. On m’installe dans une chambre. Je ne suis même pas dans une salle d’accouchement, car il y a déjà quatre femmes en travail. Une infirmière vient m’examiner. Après vérification de mon col, je suis dilatée à 2 cm et effacée complètement. J’ai bel et bien crevé mes eaux. Je n’en reviens pas! Ce moment tant attendu… est enfin arrivé. Dans quelques heures, je vais avoir ma belle petite cocotte sur moi! Je suis émotive et nostalgique! 15 minutes plus tard, l’infirmière vient poser deux capteurs sur mon ventre... un pour faire le tracée des battements de cœur de notre bébé et voir son rythme cardiaque ! Ça dure environ 20 minutes et pendant ce temps, elle me demande d’appuyer sur un bouton chaque fois qu’elle bouge, mais elle ne bouge pas du tout. Par chance que je sais que son petit cœur bat, car je serais inquiète. Elle doit se préparer à sortir… ce sera une dure épreuve pour elle aussi. Je me motive en me disant qu’on fera chacune notre petit bout de chemin afin de se rencontrer! L’autre, c’est pour détecter mes contractions. Il paraîtrait que j’en ai, mais je ne les sens pas encore. Zéro douleur. Je suis très contente… si ça peut rester comme ça ! Ma mère elle, ne les a jamais senties non plus…  Y’a rien là accoucher ! Pfff… ouais attend, t’as rien vu ! Le tracée de son rythme cardiaque est supposé apparaître sur l’écran, mais l’ordinateur ne semble pas fonctionner. L’infirmière vérifie, revérifie, branche et débranche… fait appel à une autre infirmière… ça ne fonctionne pas. Elles le font finalement imprimer sur du papier. Ludo et moi on réalise alors que c’est peut-être à cause qu’on utilise nos cellulaires pour envoyer des messages textes. Peut-être que les ondes y sont pour quelque chose. Peut-être que ça fait de l’interférence. On ferme alors nos cellulaires. L’infirmière revient et comme par magie, tout d’un coup, ça fonctionne. On se regarde et on rit intérieurement. Oops… haha! Après ça, elle revient me dire de me mettre à l’aise… que je peux marcher, faire du ballon si j’en ai envie, demander de prendre un bain… les infirmières sont très à l’écoute et très respectueuses. On m’avait dit aussi que l’unité des naissances de l’hôpital de Ste-Agathe était très réputée… et c’est peu dire! On apprivoise les lieux tranquillement, j’en profite pour écrire toutes mes questions avant de les oublier. Comme on est ici pour y rester, mon chum s’en va chercher les valises dans la voiture et fait quelques appels en même temps pour donner des nouvelles à nos familles respectives. On s’amuse à prendre des photos, Ludo et moi. On jase, on rigole, tout va bien! Pour l’instant du moins… ça coule encore beaucoup, je continue à perdre du liquide amniotique. On m’a mis une géante serviette sanitaire en arrivant à l’hôpital et je dois la changer régulièrement. C’est assez chic merci, surtout avec la belle jaquette bleue ! Je demande à Ludo d’aller demander un ballon d’exercice. Aussitôt dit, aussitôt fait ! On m’en apporte un… je l’aime bien ce fameux ballon ! Il m’aura été très utile en fin de grossesse ! Je saute, je roule, en espérant que ça travaille un peu. L’infirmière revient souvent nous voir, elle répond à mes questions, aussi nombreuses soit-elles… elle est vraiment très gentille ! On commence à avoir faim… il est 7h et on n’a toujours pas soupé. Chéri et moi descendons au rez-de-chaussée pour voir ce qu’il y a à la cafétéria… mais les 2 on n’est pas tellement « bouffe d’hôpital »…  Menu du jour : Bavette de bœuf… à première vue ça a l’air appétissant… jusqu’à ce que la fille dise à mon chum : « Veux-tu voir à quoi ça ressemble avant? » Hummm ouin je vois le genre… ça donne pas trop le goût ! Ok alors pour ce soir ce sera des sandwichs… et puis demain, on verra ! Il est rendu presque 8h du soir. Je suis curieuse de savoir si je suis un peu plus dilatée qu’à mon arrivée… l’infirmière m’a dit qu’elle allait limiter le plus possible les examens vaginaux étant donné que j’ai crevé les eaux, donc pour ne pas que je fasse d’infection… mais que d’ici une heure, elle viendrait vérifier. Une autre infirmière vient et me demande si j’ai des contractions. Non, vraiment pas… elle me dit de les noter quand je vais commencer à les sentir. Il a fallu qu’elle dise cela pour que je commence à n’en ressentir…  7h50pm, première contraction, très supportable, rien d’hyper douloureux, sensiblement pareil comme quand j’avais des fausses contractions. Ludo et moi on fait des allers-retours dans le corridor tout en regardant les multitudes de photos de bébés accrochées au mur ! J’ai siiiiii hâte ! Oh… petites contractions par ci, par là… j’en ai aux 5 à 10 minutes environ ! On les a notées (7h57, 8h04, 8h10, 8h20, 8h25…) Mais elles ne sont vraiment pas fortes… ni régulières. « Sur une échelle de 1 à 10, comment qualifierais-tu ta douleur présentement? », me demande l’infirmière. « Bof… mettons 1 ou 2! »

On me fait un examen vaginal… mauvaise nouvelle, je suis toujours que dilatée à 2 cm. On commence à me parler de plus en plus de l’ocytocine (pitocin), une hormone qui a comme faculté de faire accélérer l’accouchement en faisant contracter les muscles de l’utérus. Cela fait déjà 4 heures que j’ai crevé mes eaux et rien ne se passe. Après 18 heures, il y a des risques d’infection, autant pour moi que le bébé. Il faut que quelque chose se passe. On me demande si je veux qu’on me l’administre tout de suite… ou si je préfère attendre encore un peu. Ma première décision à prendre et je ne sais pas quoi faire. D’une manière ou d’une autre, je comprends bien que je n’aurai pas le choix de l’avoir ! Je regarde mon chum et je dis : « Je sais passssss… » Je n’ai vraiment pas envie d’être provoquée… j’ai entendu dire que les contractions sont beaucoup plus douloureuses, mais que le travail se fait beaucoup plus rapidement. Ah pis d’la « schnoute », rendue là… je veux juste accoucher. L’infirmière arrive avec ses seringues, ses aiguilles, son tuyau et tout le tra la la… elle me dit de regarder mon chum, de penser à autre chose, que ce ne sera pas très agréable. Elle tâte mon bras, cherche une bonne veine… rentre son aiguille, gosse dans mon bras, encore et encore… ahhhhh : « Ça y est, c’est fini? » - « Malheureusement, me répond-elle, il va falloir que je recommence. » Pas sérieux… prise 2… après une minute qui me paraît une éternité… : «Tu es rendue à insérer le tuyau dans mon bras là? » - « Je suis désolée, ça n’a pas fonctionné encore… » Je fais des gros yeux. « Tu vas avoir une petite ecchymose, je vais avoir mon droit d’auteur dessus! », dit-elle en riant. Pas envie de rire… Elle quitte la chambre. Je dis à mon chum que j’ai changé d’idée, je ne veux plus recevoir le pitocin… mais il est pas mal trop tard. Une autre infirmière arrive. Je suis un peu mêlée… il me semble que ça change toujours d’infirmière !  En tout cas, au moins elle, elle l’a eu du premier coup ! Donc prise 3 et je dois maintenant me déplacer avec un poteau, un soluté et pleins de fils. Comme dans les films ! Pas évident d’aller à la toilette quand la salle de bain mesure 3 pieds par 3 pieds…

OUF que je confirme ce que j’ai dit plus haut. Instantanément, les contractions se font de plus en plus rapprochées et surtout, extrêmement douloureuses. Sur son échelle, je suis pas mal à 9 et bientôt à 10! Et je vais même dépasser le 10! C’est juste insupportable… sérieux, je veux mourir. Mon chum regarde le moniteur et voit les chiffres monter. Quand je suis arrivée à l’hôpital, ça n’avait jamais été plus haut que 35 environ. Là je tape le 127 !! Pitié, que ça finisse ! Et c’est juste le début… il est rendu minuit… je n’accoucherai donc pas le 17 août, mais fort probablement le 18… et tôt le matin, je l’espère bien! Au moment où je sors de la salle de bain, une nouvelle infirmière se présente à moi. Elle travaille de nuit et c’est elle qui sera présente pour m’accompagner pendant mon travail. Désolée, mais je ne suis plus vraiment d’humeur à piquer une jasette. JE SOUFFRE !

Je souffre...


Je ne sais plus comment me placer. J’essaie de trouver une position plus « confortable », si on peut dire. Elle me dit de sonner s’il y a quoi que ce soit. Ça va pas là… oh non j’en sens une autre qui s’en vient… arghhhhhh… je me mets à genoux par terre et je m’accote la tête sur le lit d’hôpital. Et je sonne. Et je re-sonne. Et je re-re-sonne. Merde elle est où! Pourquoi elle n’arrive pas? Je ne me supporte plus! J’ai envie de pleurer! Je veux la péridurale! Elle entre enfin dans la chambre… me voit par terre, pliée en deux. Elle me propose à la place de m’asseoir sur le ballon pour m’accoter sur le lit. Je lui dis que ça fait plusieurs fois que je sonne… et pas de réponse. Évidemment, il fallait que la sonnette soit brisée! Y’a rien qui semble fonctionner aujourd’hui! Elle doit revérifier mon col, qui n’a malheureusement toujours pas bougé. Elle me dit que je dois être minimum dilatée à 4 cm pour pouvoir avoir la péridurale. Elle me propose par contre une autre alternative, car elle voit bien que ça ne va pas du tout… alors elle me donne une première dose de calmant et m’explique que ça ne m’empêchera pas d’avoir des contractions, mais que cela va me permettre d’être plus détendue… la première dose est la plus forte et ensuite, je peux en redemander aux demi-heures, car cela ne fait pas effet longtemps! Wowww, ça fait effet vraiment rapidement par exemple! En quelques secondes, je me sens tout d’un coup relaxe, zen… on dirait que je flotte sur un nuage… je déparle, je vois double, je me sens un peu comme si j’étais buzzée! On dirait que j’ai fumé une substance illicite haha! Et comble de bonheur, je ne sens même plus mes contractions! C’est la seule demi-heure que j’ai pu somnoler un brin… et mon chum en profite aussi pour dormir, se sentant désormais moins coupable que lorsque je souffrais terriblement. Alors j’applique ses paroles à la lettre et j’en redemande une dose à chaque demi-heure. J’ai eu trois doses en tout. À la quatrième, elle m’examine à nouveau… et puis avec un grand sourire, elle me dit : « Oh ma chère, tu es rendue dilatée à 4 cm! » AMEN! 7 heures plus tard… il était temps!

Ça a sortit tout seul : « Laisse faire ton calmant, pis donne-moi l’épidurale tout de suite! » Héhé… ça m’inquiétait tellement d’avoir la péridurale avant de vivre le calvaire des contractions… je ne la voulais pas, j’avais peur que ça fasse mal, peur de paralyser, peur qu’il puisse y avoir des effets secondaires, autant sur moi que sur le bébé… mais bon, rendue là, n’importe quoi pour que ça finisse ! Alors elle me rassure et me dit en riant que le mythe du tatouage dans le bas du dos est faux! Je me sentais un peu niaiseuse en lui posant la question! Elle m’explique que je ne sentirai plus mes jambes et que je ne pourrai plus me lever, donc qu’elle devra m’installer une sonde pour que je puisse y faire mes besoins. Bof… encore une fois je me dis : « Rendue là… » Ça prend quand même plusieurs longues minutes avant que l’anesthésiste soit disponible pour venir me donner la péridurale. Il doit être environ 3h du matin. J’avoue avoir perdu un peu la notion du temps. Bon… je dois m’asseoir le dos rond et surtout, NE PAS BOUGER… ah! Plus facile à dire qu’à faire! Je pense qu’elle me l’a répété 3 ou 4 fois… : « Il ne faut vraiment pas que tu bouges quand je vais entrer l’aiguille… si tu sens que tu es sur le point d’avoir une contraction, dit-le moi… ». Évidemment, alors qu’elle me pique, je sens une contraction qui s’en vient… une bonne… je me concentre et tout ce que je peux faire c’est fermer les yeux, serrer les poings et prendre de grandes respirations! Oui, mon chum a l’air impuissant ! Pauvre petit, il ne sait plus où donner de la tête. Il a de la misère à me voir souffrir ainsi, voudrait bien me supporter et m’aider, mais est en même temps très épuisé et complètement déboussolé. Finalement, je n’ai rien senti pendant qu’elle me piquait. Mes peurs se sont également envolées. Quelques minutes plus tard, mes jambes commencent à devenir lourdes. Je ressens encore des contractions, mais elles sont un peu plus tolérables.

2 heures plus tard, on passe voir comment je vais et on revérifie l’était du col et si le travail a avancé un peu… : « Super ça! Tu es rendue à 7 cm! Courage ça s’en vient! » Enfin une bonne nouvelle! Et le soleil commence à se lever tranquillement en plus! Je vois la lumière au bout du tunnel! Il est tôt, probablement 5 heures du matin et des poussières, mais Ludo décide d’aller appeler ses parents pour leur dire que le travail avance. Ils sont lève-tôt alors… et de toute façon, ils n’ont probablement pas dormi de la nuit. Alors il descend en bas et pendant ce temps, j’ai l’impression de recommencer à sentir mes contractions. Et je suis capable de bouger mes jambes un peu. Comme si la péridurale ne faisait plus si effet que ça…

Ta naissance.. et l'amour inconditionnel qui s'en suit!


À peine 30 minutes plus tard, je dis à l’infirmière : « C’est bizarre, mais on dirait que mes contractions sont rendus dans mes fesses! » Moi je disais juste ça comme ça… mais sa réaction m’a surprise : « Oh! Oh! Je vais te réexaminer voir… » Dans ma tête je me dis que ça sert à rien, on vient tout juste de vérifier mon col… Ça commence à s’activer autour de moi… : « C’est ce que je pensais! Tu vas pouvoir commencer à pousser! » Euh? Pousser, comme dans le sens… pousser pour faire sortir mon bébé? Je suis déjà rendue à 10 cm? C’est impossible ! Ça a été beaucoup trop vite vers la fin… mon chum n’est toujours pas revenu et j’angoisse. Une autre femme entre dans la pièce… elles sont rendues deux et m’installent les pieds sur les étriers. Oh seigneur Ludo revient juste à temps. Il est bouche bée… il vient de dire à ses parents que je suis dilatée à 7 cm… je le regarde et je lui dis : « Juste à temps! C’est le moment! » Plusieurs choses traversent mon esprit à cet instant… je dis à l’infirmière que je ne suis vraiment pas prête mentalement à pousser. Je n’ai plus une goutte d’énergie… ça fait 48 heures que je n’ai pas dormi et j’ai souffert terriblement toute la nuit ! Je me dis que je n’arriverai jamais à la faire sortir de là… c’est juste physiquement impossible!! Je suis mêlée, perdue, je ne comprends plus rien. Je m’attends à ce qu’un médecin arrive, mais je ne comprends pas que la femme qui vient d’arriver est en fait LA médecin... fouille-moi pourquoi j’étais convaincue que ce serait un homme. Je pensais que c’étaient deux infirmières hihi! On m’explique comment procéder pour la poussée. Heureusement, la péridurale a arrêté de faire effet au bon moment et je peux bouger les jambes et je sens également venir mes contractions.

Il est environ 6 heures du matin à ce moment. Quand je sens que ça pousse dans mes fesses, je prends une grande respiration, j’inspire et en expirant, je force à m’en sortir les veines de la tête! Je me sens devenir tout rouge… je tiens la poussée quelques secondes à chaque fois. Comme je n’ai plus trop d’énergie, mon chum me met un masque à oxygène sur la bouche entre chaque contraction. Je suis tellement épuisée qu’à certains moments, je fais semblant de pousser. Je l'avoue... je fake! Mais parfois sa tête est juste sur le bord, ça y est presque.  L’infirmière et la docteure me disent constamment que je fais bien ça, que ça s’en vient…  Leurs encouragements font du bien : « Tu y es presque… encore une ou deux poussée… on voit des cheveux! » Mon copain aurait bien voulu me dire : « POUSSE! », mais il en est incapable. Il est figé et a juste le goût de pleurer à chaque fois qu’il va pour dire quoi que ce soit… il est très émotif en ce moment. Alors je pousse, je pousse… : « Pousse comme si tu allais à la toilette », m’avait dit Dre. Brazeau avant de commencer. C’est bien peu dire, car en poussant, je sens effectivement que je suis en train de faire caca. Je ne voulais tellement pas que ça m’arrive! C’est terriblement gênant… elle est placée en face de moi, j’ai les jambes écartées devant elle, une inconnue, mais je m’en fous… c’est vrai que la pudeur prend le bord quand on accouche! Elle est très professionnelle, ne dit rien, l’enlève discrètement et continue de m’encourager. Pauvre elle, quand on y pense, c’est un peu dégueu. Je force, mais quand même silencieusement… et je me demande en même temps pourquoi certaines femmes hurlent au meurtre en accouchant haha! Je ne sais pas pourquoi ça me passe par la tête! Tout d’un coup, une autre femme entre dans la chambre, assiste et regarde, mais ne fais rien. Je ne sais pas trop ce qu’elle fait là en fait. Mais bon alors je continue à pousser, ça fait environ 20 minutes… puis arrive ce moment magique où je vois une petite tête à moitié sortie! C’est là que je me dis :   « C’est maintenant ou jamais… c’est le tout pour le tout! Go Marie t’es capable! » Je me ferme les yeux, je prends une grande respiration et j’ai espoir que c’est peut-être la dernière poussée. Je donne vraiment tout ce que j’ai, je veux juste qu’elle sorte enfin! Waaahhh ça chauffe, ça brûle, ça tire ! Sa tête est sortie !!! La docteure me dit de bien écouter ses consignes pour le reste. Quelques secondes plus tard, elle la dépose sur moi!

Le plus beau jour de ma vie !
C’est juste indescriptible comme moment… j’ai les yeux pleins d’eau, je regarde mon chum… j’éprouve déjà un amour inconditionnel pour elle ! Elle est tout simplement magnifique… et en plus elle est toute propre! Pas de sang, de vernix, rien! Mais elle ne pleure pas… et la première chose que je dis c’est :  « Elle ne pleure pas! Pourquoi elle ne pleure pas? Faites-la pleurer quelqu’un! » Ça a duré à peine 10 secondes, mais ça m’a paru une éternité. On lui enlève les sécrétions de la bouche, puis enfin j’entends sa jolie voix, ses petits cris et ses pleurs qui sont une douce mélodie à mes oreilles. J’ai le sourire fendu aux lèvres, je n’arrive pas à enlever mon regard de sur elle. Je me sentais si bien collée peau à peau contre ma petite puce. J’aurais voulu que le temps s’arrête. Mais c’est le moment de couper le cordon ombilical… j’en profite pour demander à la femme je-ne-sais-pas-ce-qu’elle-fait-là si elle voudrait bien prendre des photos de ces moments magiques que sont les premiers instants avec notre amour. Papa était très ému et tremblait un peu. Clic, clic, ça a prit 2 petits coups de ciseaux et le cordon était coupé. « C’est notre fille! » On est les deux émerveillés et plus amoureux que jamais! On réalise qu’on est maintenant une famille! Que notre vie va vraiment changer, mais pour le mieux! Et qu’on est les plus chanceux au monde! Elle est déjà très éveillée pour un bébé qui vient de naître. Elle a les yeux tout grands ouverts et regarde partout. Tout est nouveau pour elle, les sons, la lumière, les visages… elle a ses petits bras croisés et semble si paisible, si bien….

Finalement, ça aura pris 10 heures de travail, dont 6 heures de contractions et 21 minutes de poussée. J’ai déjà oublié la douleur et je me dis que finalement ce n’était pas si pire que ça pour un premier accouchement. J’ai déchiré un peu, interne seulement. Et puis il paraîtrait que je suis la dernière arrivée à l’hôpital et la première à avoir accouché. On a donc eu droit à une chambre privée!! Et on a eu la seule petite fille… qui a fait fureur à l’unité des naissances!! Alyssa Monette, donc, est née à 6h21 du matin, samedi le 18 août 2012. À 40 semaines et 5 jours, deux jours avant la date limite. Elle pesait 6 livres et 6 onces et mesurait 19 ¾ pouces. Elle a eu 9, 9 et 10 comme résultats au test d’APGAR… est en santé, a ses 10 petits doigts, ses 10 petites orteils, deux beaux grands yeux bleus avec de longs cils, comme papa, le petit nez à maman, une belle bouche en cœur, un petit trou dans le menton et un peu de cheveux qui semblent à première vue être châtains. Elle est exactement pareille comme l’image que je m’étais fait d’elle en regardant les photos de l’échographie. Elle comble déjà ses parents de bonheur… et elle est juste parfaite… =)

La 8e merveille du monde :)

Bienvenue dans notre petit nid d'amour

Nous voilà presque 72 heures après ta naissance. APGAR presque parfait, pas de jaunisse, tu es en pleine forme et moi aussi.. on nous a transmis toutes les informations possibles, maman et papa sont maintenant prêts à voler de leurs propres ailes. Bye bye l'hôpital, on t'amène à la maison, dans notre petit nid douillet qui n'attend plus que toi, petit bébé d'amour. Maman te met un beau petit kit, on t'attache dans le siège d'auto, ça y est... c'est le début d'une belle aventure !

Toute minuscule dans ton siège d'auto..


Bienvenue à la maison, Alyssa ! =)

Notre maison, construite par papa!

Voici ta chambre, peinturée et décorée avec amour ! En espérant que tu t'y sentes bien et que tu y fasses de beaux rêves !



Ta chambre, ton univers

Ta bassinette et ta literie

J'ai 1 mois!


18 septembre 2012 : J'ai 1 mois aujourd'hui !

Bon-premier-mois-anniversaire bébé d'amour hi hi hi !

Je dors les poing fermés, les bras en l'air (paraîtrait-il que pour les bébés, cette position signifie le "bien-être total")

Ou je dors les fesses en l'air comme un petit chat sur ma maman

J'ai fait mon premier vrai sourire =)

Mon premier bobo : je me suis grafignée la joue

Je reçois beaucoup de visite à la maison

Je suis très tranquille, curieuse, de bonne humeur et facile

J'adore prendre mon bain

J'aime me promener en poussette

Je m'intéresse aux jouets suspendus et aux sons

Je ne prends plus la suce

Je ressemble à ma mamie

Mes yeux sont toujours bleus, un peu plus pâle, rond

Je n'ai pas beaucoup de cheveux, mais ils sont châtain

J'ai pleins de petits plis dans le front hi hi :)

J'ai la langue toujours blanche

Je pèse 8 livres et 6 oz

Je fais maintenant dodo dans ma bassinette dans ma chambre

Je fais de belles nuits de 10-12h

Ma première sortie officielle : au restaurant Nickel's pour un brunch en famille

Alyssa - 1 mois